« 80 % des motards soutiennent le boycott » : Les Motards en colère de la Manche persistent dans leur lutte contre le contrôle technique

Avec l'introduction du contrôle technique pour les deux-roues motorisés en avril 2024, une grande majorité des motards en France, représentant près de 80 % d'entre eux, ont décidé de participer à un boycott massif de cette mesure. Le mouvement des Motards en colère se renforce, notamment dans la Manche, où des rassemblements et des assemblées générales sont régulièrement organisés pour exprimer leur désapprobation. La question qui se pose est : pourquoi cette résistance si marquée face à une réglementation qui, aux yeux des autorités, vise avant tout à améliorer la s sécurité routière ?

Les origines du mouvement des Motards en colère

Le groupe des Motards en colère est une association qui a vu le jour au début des années 2000 en réponse à plusieurs réglementations jugées inadaptées aux réalités du terrain. Face à la montée des risques liés à la circulation et à la nécessité de sécuriser les usagers de la route, les motards ont vu leurs libertés de conduite menacées, entraînant la création d’un véritable mouvement revendicatif.

Les actions menées par les associations de motards comme la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) sont diverses. Parmi elles, on trouve :

• Des manifestations en milieu urbain pour sensibiliser le public.
• Des rencontres avec les autorités pour discuter des réglementations.
• Des campagnes d'information sur la sécurité routière et les droits des motards.

En avril 2024, l'instauration du contrôle technique a déclenché une nouvelle vague de mobilisations. En effet, les motards considèrent cette mesure comme une surcharge administrative et un coût supplémentaire, là où la priorité devrait être mise sur l'amélioration des infrastructures routières.

Contrôle technique et ses implications

La mise en place du contrôle technique pour les motos a été justifiée par le gouvernement comme un moyen d’assurer la sécurité des usagers, réduisant les accidents causés par un mauvais état des véhicules. Cependant, les motards contestent fermement cette vision. Marielle Audoire, porte-parole de la FFMC de la Manche, met en avant le fait que la majorité des accidents sur les routes sont causés par des infrastructures dégradées et une mauvaise conduite d'autres usagers plutôt que par l'état des motos elles-mêmes.

Le contrôle technique, dont la vérification est essentiellement visuelle, se concentre sur :

• Les pneus
• Les freins
• Les phares
• Le châssis
• La direction
• La visibilité

« Nous vérifions déjà ces éléments nous-mêmes au quotidien », souligne Audoire. Ainsi, au lieu de subir des frais supplémentaires d'environ 70 euros pour un contrôle technique, les motards préfèrent exiger une formation plus adaptée pour les jeunes conducteurs et davantage d'efforts pour améliorer les routes. Ce choix devient pour eux un symbole de leur lutte pour la liberté des motards.

Le boycott en action : une solidarité motarde indéfectible

Depuis le début du boycott, les Motards en colère ont démontré un engagement impressionnant, affichant une participation supérieure à 80 % au mouvement de protestation. Ils s’estiment solidaires au sein de la communauté motarde et s'organisent pour faire passer leurs messages. Le boycott a également été soutenu par des initiatives frappantes, comme les balades organisées qui combinent passion et revendication.

Cette solidarité motarde se manifeste par plusieurs actions concrètes :

1. Organisation de balades collectives sur des trajets emblématiques de la région à des fins de sensibilisation.
2. Création de pages et groupes sur les réseaux sociaux pour coordonner les actions et mobiliser les motards.
3. Participation à des événements caritatifs, comme la balade moto féminine pour soutenir une association dédiée aux droits des femmes.

Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu dans le département de la Manche, rassemblant des centaines de motards, unis autour d’un même objectif : la défense de leurs droits et de leur indépendance sur la route. La FFMC continue de plaider pour le respect de cette communauté, ayant démontré dans le passé sa capacité à s'organiser face aux défis.

Les impacts du boycott sur les motards et les autorités

Le boycott a des répercutions considérables à la fois sur les motards et sur les autorités. Pour les motards, cela signifie vivre avec une pression constante, sachant qu'ils pourraient encourir une contravention pour ne pas avoir effectué le contrôle technique. Néanmoins, ils affichent une détermination sans faille, assumant leur choix et poursuivant leur lutte.

Les autorités, face à une telle mobilisation, observant un nombre si faible de motards se présentant au contrôle, ont été forcées de revoir leur approche. Les discussions autour de l’éventuelle annulation de la mesure ou d’une révision des modalités de son application sont en cours. Cela démontre que le pouvoir des mobilisations populaires ne doit pas être sous-estimé.

La situation actuelle du boycott laisse planer une incertitude pour 2025. Des autorités ont déjà confirmé qu'elles surveillaient la situation et seraient ouvertes à des discussions. Les motards, quant à eux, continuent d'organiser des actions pour s'assurer que leur voix soit entendue.

Une lutte pour plus que la sécurité

La lutte des Motards en colère ne se limite pas uniquement à la contestation du contrôle technique. Le mouvement s'attaque également à d'autres problématiques qui touchent la mobilité des motards en France, comme les Zones à Faibles Émissions (ZFE) et les vignettes exigées pour circuler en milieu urbain. Les motards souhaitent une véritable réflexion sur la manière d'aborder la sécurité routière et l'urbanisme, afin d'assurer leur liberté de circulation.

Dernièrement, des dérogations ont été obtenues dans certaines agglomérations, comme à Caen, où les motards ont pu faire entendre leurs droits face aux restrictions imposées. Cela restera un exemple de solidarité motarde et de persévérance digne d'être mentionné.

Les revendications des motards face à un futur incertain

Les associations de motards continuent de porter les perspectives des motards dans les discussions avec les parlementaires et les décideurs. Ce combat se renforce chaque jour grâce aux retours des usagers sur le terrain. Parmi les revendications principales figurent :

• Abrogation immédiate et totale du contrôle technique.
• Amélioration des infrastructures routières pour garantir la sécurité.
• Création de formations spécifiques pour les jeunes conducteurs de motos.
• Combinaison de solutions pratiques comme des dérogations pour les ZFE.

Ces défis demeurent cruciaux pour l avenir de la mobilité motarde en France et l'avenir des Motards en colère qui se battent pour le changement. La lutte pour leur liberté est plus qu'une simple opposition à une réglementation : elle témoigne de leur volonté de protection et de respect sur les routes.

Mobilisation et avenir : perspectives pour les motards

Alors que la lutte actuelle continue à évoluer, l'avenir des Motards en colère semble être déterminé par leur capacité à maintenir leur mobilisation. La réponse du ministère des Transports, après les recours déposés auprès du Conseil d'État, est attendue avec impatience par la communauté motarde. Les motards de la Manche prévoient également d’intensifier leurs actions tout au long de l'année 2025, avec des manifestations à venir, des rassemblements et des balades qui continuent à attirer de nombreux participants.

Les perspectives futures dépendent de plusieurs facteurs, dont la volonté du gouvernement d'écouter les revendications et d'agir en conséquence. Le soutien continu du grand public et la solidarité au sein de la communauté motarde seront également essentiels à la durabilité du mouvement.

Les actions à venir : un calendrier de lutte

Les Motards en colère ont déjà planifié plusieurs actions, notamment :

• Une grande manifestation prévue à Cherbourg le 16 mars 2025, à l'issue du festival Femmes dans la ville.
• Des rencontres avec des élus locaux pour parler des défis rencontrés par les motards.
• Des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière dans les écoles.

Le calendrier d'actions mis en place par les motards devrait permettre d'amplifier leur voix auprès des instances responsables et de renforcer leur capacité à susciter des changements. Transitionner vers un échange plus constructif avec les autorités dépendra de leur capacité à se regrouper et à faire passer un message cohérent.

Les Motards en colère se battent pour le respect de leur identité et l’amélioration de leurs conditions de circulation en France. Actuellement, ils se préparent à relever de nouveaux défis et à continuer de se battre pour leurs droits devant un paysage toujours changeant en matière de mobilité.